Association québécoise des interprètes en langues des signes

FAQ

Le terme «sourd-muet» est à proscrire, bien que son usage soit tenace. Il est perçu comme étant péjoratif par la communauté sourde. En effet, un Sourd qui ne parle pas est très rarement muet dans les faits; il a simplement fait le choix de ne pas utiliser sa voix. Dans ce cas, le terme «Sourd», écrit avec une majuscule, est préférable. Il permet de dissocier surdité et mudité tout en soulignant l’appartenance de la personne à la culture sourde et à la communauté sourde. Certaines personnes qui vivent avec une surdité préfèrent le terme «malentendant», notamment lorsqu’elles considèrent que leur perte auditive n’est pas assez significative ou lorsqu’elles ne se sentent pas de lien d’appartenance avec la communauté sourde. Mais au bout du compte, en prenant le temps de le demander, la personne se fera sans doute un plaisir de dire ce qu’elle préfère!

Le travail d’un interprète se réalise en simultané, à partir de discours. Pendant que le discours est prononcé, l’interprète écoute le message dans la langue de départ, l’analyse, en cible le sens et reproduit le message dans la langue d’arrivée. Le traducteur, quant à lui, travaille principalement à partir de la langue filmée ou écrite. Il traduit les textes rédigés dans une langue de départ, l’analyse, en cible le sens et réécrit le message dans la langue d’arrivée. L’AQILS regroupe uniquement des interprètes, et plus précisément ceux dont au moins l’une des langues de travail est une langue signée.

Non, absolument pas! Chaque pays, et parfois plusieurs régions d’un même pays, utilisent une langue des signes qui est propre à la communauté sourde présente sur le territoire. Comme dans le cas des langues orales, les langues signées se sont forgées au fil du temps en s’adaptant à la vie quotidienne et aux besoins grandissants des personnes qui l’utilisent. Les langues signées sont des langues à part entière, et comme les langues orales, elles sont en constante évolution. L’expression langage des signes est à bannir puisqu’en français langage réfère à la faculté que nous avons à développer une langue. Au Québec, la communauté sourde a donc développé sa propre langue des signes soit la langue des signes québécoise (LSQ), qui diffère grandement de la langue des signes française (LSF) utilisée en France par exemple.

Les interprètes en langue des signes sont appelés à travailler dans des milieux très variés, mais on distingue généralement 3 grands secteurs: les interprètes scolaires (qui travaillent dans les établissements scolaires du primaire au post-secondaire), les interprètes en milieu socio-communautaire (qui sont appelés à travailler par exemple dans les milieux hospitaliers, judiciaires, institutionnels ou encore dans des conférences ou par relais vidéo), ainsi que les interprètes pigistes, qui sont appelés à combler divers autres besoins, tous milieux confondus.

Un interprète professionnel accorde de l’importance à sa préparation tant technique que psychologique. Lorsque la situation le permet, il demande préalablement les documents de la rencontre afin de mieux se préparer. En plus d’être bilingue et biculturel, l’interprète en langue des signes doit posséder une bonne culture générale. Il ne s’implique pas personnellement dans les conversations qu’il interprète afin de laisser toute la place aux parties et de favoriser l’autonomie et la responsabilisation de chacun. Il sait travailler en collaboration étroite avec les personnes présentes tout en conservant sa neutralité. Il se conforme à son code de déontologie avec discernement et conserve le secret professionnel. Contrairement à ce que plusieurs croient, l’interprète n’est pas un accompagnateur, un ami ou un membre de la famille de la personne sourde. Il est un professionnel impartial qui oeuvre auprès d’une clientèle diversifiée.

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